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17 février 2008 7 17 /02 /février /2008 11:02
 
La Légende de Mélusine

 
 
« Raymondin, neveu du Comte de Poitiers et fils du Comte de Forez, tue accidentellement son oncle en forçant un sanglier féroce. Aveuglé par la douleur, il chevauche dans la forêt et à minuit, rencontre à la fontaine de Soif (ou “fontaine faée”) trois femmes dont Mélusine.
Elle le réconforte et lui propose de l'aider et de faire de lui un très puissant seigneur, à condition de devenir sa femme. De plus, elle lui fait jurer de ne jamais chercher à la voir le samedi. En gage, elle lui offre deux verges d'or qui “ont moult grand vertu”… ».
 
                                      Suite sur http://vivrevouivre.over-blog.com/
 
 
 
BonneSoif.gif

La Fontaine de Soif
 
"Deux espaces inégaux composent l’image, et un bosquet en trace les limites. Le sens de l'écoulement de l'eau de la fontaine, au premier plan, est codé comme le sens de la lecture.
D'abord, dans un premier espace à gauche et au centre de l'image, est représenté « le monde sauvage » caractérisé par un amas de roches chaotiques d'où sort une source se jetant dans une fontaine. Espace sauvage dont les limites sont symbolisées par le chemin sur lequel se trouve Raymondin à cheval, et l'épais rideau d'arbres fermant jusqu'à l'horizon le cercle de la clairière qui entoure les rochers et la source.
Trois dames sont assises en groupe auprès de la fontaine, vêtues de riches atours. Leur position les lie étroitement au rocher et à la source. Elles font partie intégrante du lieu : elles sont les dames de la fontaine.
 
Pourtant, alors que deux d'entre elles sont occupées à deviser, la troisième, au premier plan, plus richement vêtue encore que ses compagnes (sa robe est tissée de fils d'or et bordée d'hermine, elle est coiffée d'un bonnet et d'un galon dorés), s'en distingue encore en s'intéressant au cavalier qui s'est arrêté devant elle.
Elle lève légèrement le bras gauche et pointe l'index dans sa direction, montrant ainsi qu'elle lui adresse la parole avec dignité.
Lui cependant est tout aussi richement vêtu qu'elle, attestant ainsi qu'il appartient comme elle à l'aristocratie (jaque rouge brodée et cintrée à la taille, bordée d'hermine et descendant aux genoux; bonnet rond à bord relevé et à plumet blanc et porte-épée au côté gauche). Il retient son cheval de la main gauche et lève la droite en signe de salutation aimable.
Dans le second espace, à droite de l'illustration délimitée par la forêt, sur fond de paysage, est figurée la suite chronologique de la rencontre, le départ de Raymondin après les serments. Le mouvement de départ est ici suggéré comme dans nos bandes dessinées d'aujourd?hui par l'illusion du départ du cheval (pied levé, tête hors du cadre).
Les deux héros sont maintenant à l'orée de la forêt, Mélusine demeure cependant à la lisière de son domaine et se redresse pour tendre la main à Raymondin dans une attitude de prière ; lui se penche pour lui faire ses adieux tandis que le cheval sort de l'image dans la direction inverse de celle de son arrivée.
L'espace double de l'illustration permet donc de visualiser le moment d'arrivée et de départ momentané de Raymondin, et le moment où, au terme de la rencontre, se produit le déplacement de Mélusine de l'espace sauvage et chaotique de la forêt aux limites du monde civilisé (symbolisé par l?arrière-fond de paysage que l'on aperçoit derrière Raymondin)."
 
Extrait de La Fée Mélusine au Moyen Age, Françoise Clier-Colombani, édition Léopard d'Or, 1991, page 30-31.

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